J'ai décidé ce matin de fermer ce blog.
Il m'est en effet impossible de continuer l'exercice de transparence que je m'étais imposé le 16 novembre dernier en entamant ce dialogue avec vous. Je réalise aujourd'hui, sans doute trop tard, qu'en vérité on ne peut pas "tout publier". Formidable naïveté de ma part, presqu'inquiétante diront certains après vingt ans de métier.
Nicolas, Segolène et les autres n'y sont pour rien.
Apparemment, dans ma volonté de tout vous raconter, des repas aux coulisses et des plateaux au maquillage, ce sont mes confrères qui ont le plus souffert. En trois mois, j'ai ainsi blessé des journalistes politiques plein de talent et à qui je croyais rendre hommage. Exaspéré d'autres qui ne comprenaient pas mon parti-pris. Déclenché la colère enfin d'ami ou d'ami-d'amis qui se sont sentis mis en cause.
Je le regrette. Je m'en excuse, même si je considère tout celà comme un immense malentendu.
Mais je suis un salarié, mon entreprise a des actionnaires et des intérets et - sauf à vouloir jouer les chevaliers blancs - je ne peux continuer à mener parallèlement ces deux vies éditoriales. Se trouver dans la situation de co-animer une antenne, de vivre dans une rédaction et de tenir par ailleurs un blog-note où l'on se sent libre de "raconter tout ce qu'on vous a raconté" est littéralement schizophrénique.
Au plus petit niveau, jusque dans les relations amicales, théoriquement privées, on est toujours en connivence avec quelqu'un... On se retient toujours de livrer une information dont on ne se priverait pas si il s'agissait d'un inconnu.
Tant que l'on est salarié, que l'on travaille avec une équipe, toute vérité n'est pas bonne à dire. C'est comme ça. Je ne voudrais pas faire les choses à moitié. Je cesse donc d'écrire.
Merci à tous ceux qui avaient trouvé ici un espace de discussion. J'ai aimé votre liberté de ton, j'ai été surpris aussi par la violence de vos mises en cause. Vous pouvez vous payer ce luxe. Moi pas. En tout cas pas sous cette forme là.